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Une bande fleurie pour les pollinisateurs

Les pollinisateurs jouent un rôle considérable au jardin et au-delà puisque la majorité de l’alimentation humaine dépend de leur action. Ils permettent de transporter le pollen des fleurs mâles aux fleurs femelles.

Seulement 10% des espèces s’en remettent au vent pour assurer leur pollinisation, parmi lesquelles figurent les graminées (poacées : céréales, bambou…) et la plupart des gymnospermes (conifères).

Pour les espèces végétales de notre potager, les pollinisateurs sauvages (insectes) sont essentiels. Les principaux sont les abeilles, les bourdons et les papillons.

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Fleur de tournesol visitée par une abeille.

 

 

 

Il me paraît donc primordial d’attirer les pollinisateurs, de leur offrir le couvert et  le gîte (voir l’article sur l’hôtel à insectes).  Pour rendre les abords du potager attractifs et fournir de la nourriture, j’ai préparé une bande qui sera fleurie dès le printemps.

Première étape : désherbage minutieux, car la parcelle était truffée de chiendent rampant…. Ensuite, j’ai décompacté le sol pour l’aérer, puis l’ai couvert de carton (celui-ci évite la repousse de l’herbe en faisant écran à la lumière et va aussi attirer et nourrir les vers de terre, friands de cellulose, composé principal du carton). J’ai épandu du bon fumier de cheval du poney club voisin et enfin, couvert le tout de feuilles (elles évitent le lessivage des matières organiques lorsqu’il pleut).

Le long du mur, j’ai planté de nombreux bulbes divers (jonquilles, jacinthes, crocus…) qui fleuriront au printemps. J’ai aussi replanté 2 pieds de lavandes « faits maison » par bouturage. Un perovskia déjà en place fleurira de juillet à septembre.

La dernière étape sera de semer des graines de fleurs diverses, dont cosmos, pavots et tournesols, achetés chez Kokopelli. A conseiller aussi, les gauras dont la floraison débute en juin et dure 6 mois avec un pic en fin d’été. Les cosmos et zinnias ont aussi une floraison soutenue dans le temps, jusqu’à la fin de l’automne.

N’oublions pas que les arbres et arbustes sont aussi source de nourriture pour les pollinisateurs : un cerisier (le nôtre est situé à 3 mètres du potager) offre plus de fleurs qu’un parterre d’ornementales au cours d’une année entière ! En bordure du potager, la présence d’un millepertuis et de pivoines fournit aussi du pollen. Enfin, non loin on trouve aussi un weigelia, deux lauriers, un forsythia, un althéa, des rosiers, un lilas. Pour ceux qui en ont, le tilleul attire abeilles, bourdons, papillons, syrphes, et le buddleia (arbre à papillons) attire de fin mai à fin septembre-octobre une grande diversité de pollinisateurs.

En hiver, les hellébores assurent un repas hivernal aux insectes.

Bilan et photos de la bande fleurie prochainement !

Fraisiers en palette ou en gouttière

Les fraises font le délice de nos papilles au printemps et durant l’été ! Cependant, le sol est bas et leur entretien et ramassage sont assez douloureux pour mes genoux vieillissants !

Voilà pourquoi j’ai décidé de surélever les nouveaux plants de l’année produits à partir des nombreux stolons fournis par les fraisiers.

En effet, la plupart des fraisiers  se multiplient par division des stolons (plante stolonifère à reproduction non-sexuée, dite végétative). Ces tiges aériennes rampantes donnent naissance à une nouvelle plante au niveau d’un nœud. C’est ce nœud qu’il faut enterrer dans un petit pot rempli de terreau afin qu’il prenne racine et devienne à son tour un plant indépendant du pied mère. Lorsqu’il est bien enraciné (sous 2 semaines environ), on coupe la tige au plus près de chaque pied (pied mère et nouveau pied).

Il est important de choisir un plant mère vigoureux ne comportant aucune maladie, car les virus se transmettent facilement.

Enfin, les stolons n’étant utiles qu’à la reproduction, mieux vaut couper ceux dont vous ne vous servirez pas car ils épuisent le plant mère inutilement.

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Pied-mère, stolon et nœud.

 

 

Après cette introduction sur la multiplication des fraisiers, voici les réalisations de l’automne. La première est une palette reconvertie en fraiseraie. Le fraisier aimant les sols profonds, j’ai augmenté le volume des « bacs » en ajoutant une planche horizontale. Chaque bac est fermé en-dessous par une autre planche qui crée un fond. Enfin, j’ai habillé les bacs d’un géotextile en l’agrafant, pour éviter le contact de la terre avec le bois et donc un pourrissement des planches à terme.

p_20161013_150532Seconde réalisation : une gouttière-fraiseraie. Là, pas de récupération de matériaux, car malgré mes recherches sur les sites de revente, je n’ai pas trouvé de gouttière assez profonde. J’en ai donc acheté une de 2 m de long, avec embouts et supports. Pas de géotextile, mais des trous pratiqués à la perceuse tous les 20 cm (diamètre de la mèche de 5 ou 6 cm) pour éviter l’eau stagnante.

Les 2 réalisations sont placées contre le mur proche du potager exposé nord ouest et à côté de l’hôtel à insectes. Dans un soucis d’optimisation de l’arrosage, elles sont proches l’une de l’autre.

Les jeunes pieds plantés mi-octobre se portent bien et sont recouverts de feuilles pour passer l’hiver au « chaud » ! Bilan au printemps !

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Les buttes en permaculture

Parmi les nombreuses pratiques permacoles, on entend souvent parler de butte ou butte auto-fertile.

Nous avons testé en 2016 la butte dite auto-fertile qui est mise en place pour plusieurs années et dont la construction est décrite pas à pas dans l’article dédié.

Puis j’ai habillé cette butte l’hiver venu afin d’éviter le lessivage des matières organiques apportées durant l’été et au début de l’automne.

Bilan :

Depuis, j’ai lu des ouvrages pour apprendre et comprendre le fonctionnement du sol, notamment « Le sol, la terre et les champs » de Claude et Lydia Bourguignon. Ces deux passionnés nous expliquent que la matière organique ne doit jamais être enterrée, mais laissée à la surface du sol : la macrofaune et la mésofaune qui y vivent s’occupent de broyer la matière et les micro-organismes se chargent de la transformer. Une partie est minéralisée par les bactéries et sert à l’alimentation des plantes. Une autre partie nourrit la faune et les micro-organismes. La dernière partie est transformée en humus par les champignons et nourrit le sol.

Ce que je retiendrai de la butte :

  • elle évite de se baisser
  • elle augmente la surface de plantation
  • elle permet d’accélérer le réchauffement de la terre
  • elle favorise le drainage
  • on ne marche pas sur une butte, donc on ne tasse pas la terre

 

La butte s’habille pour l’hiver

L’observation du sol en forêt nous apprend que, dans la nature, le sol n’est jamais à nu. D’autre part, tout ce que l’on prend au sol durant les cultures doit lui être restitué.

La butte s’est donc parée au mois de novembre de diverses couches :

  • les déchets des plants de légumes qu’elle a hébergé cet été (tomates, feuilles de blettes, poivrons, piments, aubergines), ce qui lui restitue une part des nutriments utilisés par la plants
  • du fumier de cheval en partie décomposé (provenant des écuries de Madère à 2 kms de la maison), qui complète l’apport de nutriments
  • un matelas de feuilles du cerisier voisin, pour éviter le lessivage des nutriments lors des pluies

Tout cela se décomposera doucement grâce aux macro-organismes présents à la surface du sol et aux micro-organismes habitants dans le sol.p_20161015_153809p_20161016_181316cropped-p_20161119_105745.jpgp_20161119_114055

Réalisation de la butte auto-fertile (printemps 2016)

La butte dite « auto fertile » a été réalisée en mars 2016 pour une mise en œuvre  à l’été de la même année et un résultat qui a dépassé mes attentes ! J’y ai planté, tomates en haut de la butte, puis poivrons, piments, aubergines, salades, poirées, capucines sur les flancs. Tous ces plants ont donné de très très beaux légumes (voir photos en bas de page qui montrent l’évolution des plantations) !

L’implantation d’une seconde butte est à l’étude pour le printemps 2017…

Voici les différentes étapes de la réalisation :

  1. Décaisser sur environ 20 cm et conserver la terre.
  2. Déposer du carton (vierge d’encre, de scotch et d’agrafes) sur le fond : il va attirer les micros-organisme et les vers de terre
  3. Très important : sur la photo 3 vous voyez un bout de tube noir en bout de butte. J’en ai positionné un à chaque extrémité afin que l’air circule et que les matières puissent se décomposer.
  4. Disposer les buchettes et branchages (ramassés en forêt) en commençant par les plus gros.
  5. Ajouter des déchets, tailles d’arbustes (ici lauriers et autres broyats)
  6. Compléter avec de la tonte de gazon (n’en ayant pas suffisamment, nous avions tondu une partie du parc tout à côté !, mais vous pouvez aussi demander à vos voisins de vous donner leur tonte)
  7. Vient ensuite la couche de compost (certains communes ont des plateformes qui transforment les déchets des habitants en compost et le leur revendent à prix raisonnable)
  8. La terre mise de côté au début recouvre le compost.
  9. On finit par un paillage (ici de la paille)
  10. La partie de la butte qui n’est pas adossée au potager existant est maintenue par une planche en bois. Cela maintient le tout.
Décaisser sur environ 20 cm
Décaisser sur environ 20 cm
Couvrir de carton
Couvrir de carton

 

Disposer les troncs et branchages
Disposer les buchettes et branchages

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Ajouter des déchets
Ajouter des déchets
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Branches de lauriers

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Tonte de gazon
Tonte de gazon
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Compost
Terre
Terre
Paille
Paille
Planche-bordure
Planche-bordure